Je voulais ce blogue comme un exutoire. Comme la preuve de mes déboires littéraires. Il devient, progressivement, un divertissement, mon divertissement et le seul endroit où je ne parle plus d’écriture. Paradoxe.
Je parle de plein d’autres choses : de livres, bien sûr, de films, d’événements (toujours un pas en arrière de l’actualité), mais d’écriture? De mon écriture? De mon roman en devenir? De mes problèmes d’écrivaine? Si peu.
Je n’ai certainement pas épuisé le sujet. Je n’ai surtout pas fait le tour de la question. Sûrement n’écris-je pas assez pour pouvoir y réfléchir suffisamment et être spirituelle, drôle et décalée dans ce blogue. Ou peut-être pas. À défaut de parler de moi, je parlerai de ce que j’ai vu. Pour l’instant du moins.
Je vais donc prendre quelques lignes pour réfléchir à propos de Surviving Progress que j’ai vu dimanche soir dans le cadre des Rendez-vous du cinéma québécois; occasion s’il en est une de revoir (surtout voir) les productions québécoises – courts, longs, documentaires, etc. – dont le temps et le stress de la vie en général ne nous a pas permis de profiter au moment de leur sortie en salle.
Donc, Surviving Progress. D’abord, « survivre » et ensuite, « progrès ». Le « documentaire cinématographique » de Mathieu Roy et Harold Crooks s’amorce sur la définition de la notion de progrès. Et là, et bien, silence ou élucubrations, regard flou et mains qui cherchent. Qu’est-ce que le progrès et comment pouvons-nous lui survivre? Sans être alarmistes, les réalisateurs nous rappellent que le progrès risque de nous anéantir un jour ou l’autre.
Puisque les livres ne sont jamais loin, le film est inspiré de l’ouvrage A Short History of Progress de Ronald Wright (paru en 2011 sous le titre Brève histoire du progrès, chez Bibliothèque québécoise), lui-même intervenant, aux côtés d’une vingtaine d’autres, connus et inconnus, dont Margaret Atwood, Jane Goodall, David Suzuki et Stephen Hawking.
Ce documentaire est un réel outil de compréhension et d’analyse du progrès, de ses pièges et résultats souvent désastreux, mais il n’est jamais doctrinaire. Mathieu Roy a d’ailleurs soutenu que Surviving Progress se veut comme un documentaire interactif et que tout un chacun est invité à se faire sa propre opinion. Avec un sujet aussi sensible, est-il possible de se construire une réelle opinion, sans jamais se laisser influencer par quelque propos que ce soit? Peu importe, le progrès continue sa marche.
Et comme la sortie en DVD n’a pas été encore annoncée, réfléchissez, vous aussi au progrès.